Réparer les vivants, Maylis de Kerangal

Couverture Réparer les vivants Résumé : C'est le roman d'une transplantation cardiaque et de tout ce que cela implique. Tous les protagonistes : la victime, ses proches, tous ceux qui programment cette transplantation et s'assurent de son fonctionnement, le receveur... Du début à la fin de cette histoire, tout est décrit méticuleusement de la froide procédure aux sentiments ressentis. Simon Limbres, jeune homme en état de mort cérébral, attend dans les limbes la décision de ses parents... Le coeur pour la mère de Simon, c'est le centre de son amour... C'est aussi un magnifique hommage à ces anonymes héros du monde hospitalier, luttant contre la montre oubliant leurs propres maux pour accompagner les familles dans leurs souffrances ou leurs espoirs. Pendant vingt-quatre heures, nous les suivons tous de près, sans jamais voir le temps passer.

Quatrième de couverture : "Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps". Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

Mon avis : L'auteur n'omet rien. Cette lecture a été une excellente expérience. A fleur de peau, on ressent l'angoisse des personnages. Le style est tellement réaliste que l'on se trouve complètement submergé par la vague. D'un fait divers, bien que tragique ou symbole d'espoir pour d'autres, l'auteur en fait un roman sensible. Le lecteur peut facilement se mettre à la place des personnages. Dès les premières lignes, la mise en scène du personnage de Simon et de son accident projette le lecteur de plus en plus profondément vers l'intime et le coeur du sujet : la mort qui frappe aveuglement et plonge une famille dans l'impensable puis, la décision dans l'horreur de l'instant, de faire un don d'organes pour redonner un supplément de vie à de parfaits inconnus, c'est dans le choix des mots, l'écriture et le style que le roman de Kérangal parvient à retranscrire ce moment fort. Au plus près de chacun des personnages, elle est d'une justesse remarquable. Bien que chargés d'émotion, pas un mot de trop, pas de pathos inutile. La tragédie se suffit à elle-même. Très beau.
 
Pour aller plus loin : Le don d'organe est un acte gratuit, un don d'amour. Il peut sauver des vies. Discutez-en avec vos proches. Et si le coeur, vous en dit, pourquoi ne pas vous inscrire sur la liste des donneurs ?

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