L'Iliade, Homère

 Résumé : Illustre poème de 16 000 vers raconte un célèbre épisode de la Guerre de Troie centrée sur le personnage d'Achille et sur les sentiments qui l'animent : l'orgueil, l'amitié et enfin, la pitié. Plus particulièrement, il s'agit de la dixième et dernière année de siège, la guerre est longue, les esprits des héros grecs et troyens s'échauffent. La guerre touche à sa fin et donc, Troie est sur le point de tomber (je ne vous spoile rien là, rassurez-moi). L’Iliade raconte la querelle entre le célèbre guerrier Achille et le roi grec Agamemnon, contraint par Apollon de rendre à l'ennemi sa captive Chryséis, fille du prêtre d'Apollon, s'approprie celle d'Achille, Briséis. Cet abus de pouvoir touche l'orgueil d'Achille qui refuse désormais le combat et prie même pour la victoire des troyens (chant I). Achille est exaucé et peu à peu, les troyens arrivent aux portes du camp grec (chants II à VIII). Nous arrivons au tournant de l'action...

Quatrième de couverture : "Auprès des nefs aux poupes recourbées, et autour de toi, fils de Pélus, les Akhaiens insatiables de combats s'armaient ainsi, et les Troiens, de leur côté, se rangeaient sur la hauteur de la plaine. Et Zeus ordonna à Thémis de convoquer les Dieux à l'agora, de toutes les cimes de l'Olympos."

Mon avis : Fascinée par la mythologie grecque, je connaissais évidemment le sujet de ce poème mais je n'en avais jamais tenté la lecture. J'ai du mal à comprendre pourquoi je n'avais pas lu ce classique avant. J'ai donc profité de l'été pour me plonger dans cette lecture passionnante. Histoire de la colère d'Achille, le poème épique n'est pas qu'une histoire de batailles et de violence mais traite également du rapport des hommes entre eux et de la responsabilité de l'individu dans le groupe, celle du conflit entre instinct et norme sociale, entre sauvagerie et civilisation, entre nature et culture. D'autre part, d'autres thèmes majeurs sont évoqués tels que celui de la faute et de l'orgueil : celle d'Agamemnon qui abuse de son pouvoir et celle d'Achille lui refusant son pardon. Cela implique une logique implacable dans la mythologie, garantie de l'ordre voulu par les Dieux : toute faute mérite un châtiment. Bien que la présence de ceux-ci soit omniprésente dans tout l'ouvrage, ils laissent malgré tout leur libre arbitre aux hommes : la guerre de Troie étant de leur fait à cause de la querelle des trois déesses Héra, Athéna et Aphrodite ; elle était néanmoins inévitable et prévue par le père d'Hélène et ne font que précipiter les événements. Ainsi, Achille abandonnant la bataille, il était prévisible que la victoire aille aux troyens. La volonté des Dieux n'intervient pas dans la responsabilité des humains, d'ailleurs, ils n'en sont finalement que le reflet. Comme eux, ils se querellent et sont agités de sentiments et donc sont capables de prévoir les agissements des humains. Leur rôle est juste de veiller à ce que les mortels n'outrepassent pas leurs rôles afin de préserver l'équilibre du monde. Leur présence dans l'épopée magnifie l'action héroïque en sacralisant l'aventure humaine.
A toutes fins utiles, je vous rappelle que les poèmes homériques ont d'abord été transmis par une tradition orale d'où un style un peu particulier. Les divers anecdotes et éléments perturbateurs ont pour but de toujours tenir en haleine le lecteur comme un auditoire d'où une variation importante avec des changements de points de vue des grecs aux troyens, du monde des dieux à celui des hommes... Ces alternances rendent le récit moins monotone. A ce propos, loin d'être inutiles, les répétitions et autres formules convenues du genre épique ou dites "homériques" ont aussi pour but de situer l'action et les personnages et rappellent au lecteur ce qu'il a pu oublier dans un foisonnement de détails.
N'oublions pas tout de même dans tout ça d'apprécier la poésie de l'écriture et la richesse des magnifiques images métaphoriques.

Pour aller plus loin : Je ne vous conseillerai pas de regarder le film Troie de Petersen même si Brad Pitt y joue un Achille dans toute son impétuosité. Je m'intéresserais plutôt à un autre aspect dans toutes ces références autour de la guerre de Troie et me tournerais davantage vers le théâtre. Vous pouvez lire les grands classiques de Racine Andromaque et compagnie. Pour quelque chose d'un peu plus original, je lierais bien plutôt La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux. 

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