Entrez dans la danse, Jean Teulé
Résumé : Strasbourg, été 1518. Enneline,
après avoir jeté son bébé dans la rivière, se met à danser. Prise d'une
hystérie collective, c'est presque toute la population strasbourgeoise
qui danse jusqu'à la mort...
Dans ce roman Teulé écrit sans filtre. Infanticide, famine, pauvreté, dans une époque ou le clergé s'enrichit sur le dos du peuple, le désespoir est exprimé par la danse. Basée sur des faits réels, l’époque racontée et le destin des personnages éclairent aussi notre monde d’aujourd’hui.
Dans ce roman Teulé écrit sans filtre. Infanticide, famine, pauvreté, dans une époque ou le clergé s'enrichit sur le dos du peuple, le désespoir est exprimé par la danse. Basée sur des faits réels, l’époque racontée et le destin des personnages éclairent aussi notre monde d’aujourd’hui.
Quatrième de couverture : Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement
Et s'est répandue dans
Strasbourg
De telle sorte que, dans leur folie,
Beaucoup se mirent à
danser
Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois
Sans
interruption,
Jusqu'à tomber inconscients.
Beaucoup sont morts.
Chronique
alsacienne, 1519
Mon avis : Jean Teulé
n'a pas son pareil pour dénicher dans l'Histoire des faits divers
oubliés et nous les resservir agrémentés de son style si reconnaissable. Cette fois,
il fait halte à Strasbourg en 1518. Une écriture qui correspond totalement au style picaresque et aux aventures médiévales caractéristiques des ouvrages de l'auteur. De nombreux détails macabres ou scatologiques étayent le récit qui donnent une vraisemblance telle qu'on pourrait classer cette nouvelle dans le style naturaliste. Bien évidemment, en amont, l'écrivain a réalisé un véritable travail de recherches.
D'un point de vue historique, des références culturelles, l'écrivain
réussit à merveille à nous plonger dans cette époque à la fin du
Moyen-Age : on s'imagine les dédales des ruelles, les odeurs
insoutenables, la saleté, la misère... Au-delà
de cet épisode dramatique, qui coûtera la vie à des dizaines de
personnes, c'est bien entendu la truculence de l'auteur ainsi que les
anachronismes dont il parsème le récit qui donnent ce goût inimitable au
roman. Ceci dit, au-delà de l'écriture et du fait divers extraordinaire, il n'y a pas grand chose à ajouter. On peut supposer que cette mystérieuse épidémie est due à la peur, à la faim (difficultés climatiques, disettes, émergence de la doctrine de Luther, peur de l'invasion turque)... Elle demeure un fait historique qui n'a pas reçu
d'explication médicale totalement certaine. Il semble que les
circonstances extrêmement anxiogènes de l'époque alliées à cette sorte
de terreur liées aux croyances religieuses de l'époque aient concouru à
créer un phénomène d'hystérie collective. Mais au fond, quelle est la volonté de l'auteur ? Quel est le but du récit ? En réalité, on soupçonne l'auteur comme à son habitude de produire une satire de l'Eglise et du pouvoir civil. Un
plaisant moment littéraire qu'il ne faut pas prendre au sérieux mais
que j'hésite pourtant à recommander car comme chacun de ses ouvrages « ça passe ou ça casse »...
Pour aller plus loin : Si vous ne l'avez pas déjà lu, je vous conseille de vous plonger dans la précédente sortie littéraire de Jean Teulé que j'avais également appréciée, Je, François Villon.
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