La ronde de nuit, Patrick Modiano


la ronde de nuit Résumé : Le narrateur traîne dans un Paris sous domination allemande quand il est remarqué par le Khédive, un chef de la Gestapo française. Ce policier va faire de lui un infiltré, en l’obligeant à s’introduire sous couverture chez ses adversaires, un réseau de résistance, pour fournir par la suite des informations. Aux côtés du Khédive, le narrateur devient Swing Troubadour, et fait la connaissance d’une nouvelle société qui a émergé dans ce climat de confusion : des penseurs de seconde main, des officiers sur le fil, des danseuses de peu de renom fondent un nouvel ordre qui remplace la bourgeoisie et les notables déjà en place qui ont fui la capitale. Ils se gavent de cognac, de fois gras, fument des cigares, tout ça hors de prix. Ils voguent au-dessus de la misère ambiante mais notre narrateur ne se sent pas vraiment à sa place ici. Il préfère la compagnie d’Esmeralda et de Coco Lacour qu’il a recueillis et nourris...

 Quatrième de couverture : Comment devenir traître, comment ne pas l'être ? C'est la question que se pose le héros du récit qui travaille en même temps pour la Gestapo française et pour un réseau de résistance. Cette quête angoissée le conduit au martyre, seule échappatoire possible.
Par ce livre étonnant, tendre et cruel, Modiano tente d'exorciser le passé qu'il n'a pas vécu. Il réveille les morts et les entraîne au son d'une musique haletante, dans la plus fantastique ronde de nuit.


Mon avis : Toujours torturé par cette période historique et par l'occupation de Paris, l'auteur le raconte lui-même :"La Ronde de nuit pourrait être, par exemple, la rêverie d'un promeneur solitaire, au mois d'août, dans le XVIe arrondissement. le bruit de ses pas réveille les fantômes et il écoute, dans le silence de ce quartier, les secrets terribles que les pierres conservaient depuis vingt ans".
Bien que ce soir une oeuvre de jeunesse, son deuxième roman plus précisément, comme d'habitude avec Modiano, le texte est déstructuré et j'ai eu eu mal à m’accrocher. C'est un peu comme un grand tour de carrousel, l'impression de la tête qui tourne, tellement de noms, tellement de visages. Puis un narrateur semble émerger au centre d'un amas de questions.
Le personnage principal s'efface au point que lui-même ne sache pas vraiment qui il est, double agent secret, espion de la gestapo ou de la résistance, son identité elle-même lui fait défaut. Malgré le fait que nous connaissons le patronyme de son père, le sien n'est jamais évoqué. Le point de vue interne est poussé à son paroxysme à ce niveau-là pour se fondre complètement à son récit. Quête d'identité, quête de soi ou oubli d'humanité lorsqu'il s'agit de prouver sa valeur, son courage, dans une situation extrême. Au point de s'inventer une nouvelle identité, la Princesse de Lamballe, qui lui, est un véritable héros. Une construction presque onirique, une transposition de cet être qu'on aimerait incarner. Finalement, à force de mélanger ses identités, le protagoniste se construit un idéal à atteindre. Il finit presque par l'incarner à la fin du roman lors de sa course poursuite qui s'étire et nous laisse un peu sur notre fin.

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