Chambre obscure, Vladimir Nabokov

Chambre obscure par NabokovRésumé : Il s'agit de l'odyssée tragique d'un homme obsédé par sa passion pour une petite lolita (c'est également du même auteur que nous vient cette expression). Ecrit en russe dans les années trente, alors qu'il vivait à Berlin, Chambre obscure met en scène un type de personnage qui devait revenir souvent dans son oeuvre : à la fois fasciné et peu à peu dépossédé de lui-même. Ici l'agent de la destruction est déjà une toute jeune fille. Homme respectable et rangé, Krechtmar, pour la suivre, rompt avec sa femme, voit mourir son enfant et, devenu aveugle, sombre alors dans la folie. Thème de tragédie que l'étrange génie de Nabokov sauve à chaque moment du mélodrame.

Quatrième de couverture : La jeune Magda de Chambre obscure préfigure déjà l'illustre Lolita. Femme-enfant à la fois destructrice et insignifiante, elle entre dans la vie de son amant, respectable bourgeois, pour sa joie et pour son malheur. On ne peut suivre que fasciné ce lent glissement vers l'enfer d'un homme possédé par l'amour impossible.

Mon avis : Je n'ai pas trop l'habitude de lire les auteurs russes mais depuis le temps que mon mari me conseille de lire cet auteur, je me suis enfin décidée et je me suis tournée vers ce classique de la littérature. Dépossédé de lui-même d'abord par sa passion puis métaphoriquement puisqu'il perd tout ce qui lui est cher : sa fille, sa vue, spolié de sa fortune... Il se transforme en être diminué, dévoré, jusqu'à devenir l'ombre de lui-même. On pense bien entendu à Lolita dont Magda peut constituer comme une esquisse. Oui, sans doute… mais que Magda ait seize ans ou vingt-cinq ne change rien à l’affaire…Dans une Amérique en plein essor économique, on aborde une critique de la société de consommation à travers la crise de la quarantaine chez un homme à qui jusqu’ici, tout a souri ; une femme charmante, mais épousée sans passion, « parce que cela s’arrangea ainsi ». Une union dont naîtra une fille tendrement aimée.
Lolita (Folio)L'écriture est claire, limpide, elle décrit avec brillo les sentiments des personnages sans jamais sombrer dans le mélodrame ou le cliché. On comprend parfaitement les points de vue de chacun, on suit la lente déchéance de Krechtmar, sans véritablement compatir puisque l'écriture reste neutre, chirurgicale. Machiavélique, sombre, immoral et d'une écriture incroyablement légère, on pourrait presque en rire tellement c'est perfide.

Pour aller plus loin : Pour mieux connaître et apprécier son oeuvre, on ne peut que poursuivre l'effort et aller lire Lolita, son chef d'oeuvre le plus connu.

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