Kinderzimmer, Valentine Goby

Kinderzimmer par Goby 

Résumé : Il s'agit d'un témoignage pour ne pas oublier, à la manière dont Mila se répète les dates et événements du camp. C'esyt ce que Suzanne Langlois tente de faire face à une classe de lycéens, garçons et filles de dix-huit ans. Témoigner, plus de cinquante fois elle a réussi à le faire, quand une fille avec un anneau rouge dans le sourcil droit lui demande si elle savait qu'elle était à Ravensbrück. Elle qui disait « nous marchions jusqu'au camp de Ravensbrück » est déstabilisée car elle ne savait rien en arrivant là-bas. C'est alors que Valentine Goby commence à raconter l'histoire de Mila, déportée politique, arrêtée pour son rôle dans la Résistance. Elle est partie comme quatre cents autres femmes, de Romainville, avec sa valise, enceinte. Trois jours, quatre nuits en train jusqu'à la gare de Fürstenberg.

Quatrième de couverture : En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plusieurs dizaines de milliers de détenues. Mila a vingt-deux ans quand elle arrive à l’entrée du camp. Autour d’elle, quatre cents visages apeurés. Dans les baraquements, chacune de ces femmes va devoir trouver l’énergie de survivre, au très profond d’elle-même, puiser chaque jour la force d’imaginer demain.
Et Mila est enceinte mais elle ne sait pas si ça compte, ni de quelle façon.

Mon avis : C'est un autre aspect des camps de concentration qui est abordé ici, celui des détenues politiques. Ici, l'auteur se penche plus spécialement sur la condition féminine avec tous les aspects non abordés habituellement, l'hygiène, les règles mais surtout, la grossesse. Un livre difficile, poignant, qui n'a pas besoin d'aller bien loin pour décrire l'horreur ou la suggérer. ne écriture sans concessions, tour à tour dépouillée et glaciale – à l'image du camp – puis poétique et bouleversante, sert ce texte virtuose. À coups de phrases urgentes, de mots crus, d'alternance de rythmes et de langues, elle nous entraîne dans un univers dont la noirceur est sans égale et nous immerge au coeur même de l'horreur. Mais elle nous donne à voir aussi la formidable énergie de vie qui vibrait dans les camps et la minuscule lueur, là-bas, tout au fond, qui continue de briller et qu'il ne faut surtout pas laisser mourir. Entre ombre et lumière, désespoir total et foi inébranlable en la vie. 

Avec cette fiction romanesque, Valentine Goby porte à notre connaissance un aspect peu connu de la vie des camps, à savoir la naissance de bébés dans les camps de concentration. À la fin du bouquin, elle n'omet pas de parler de la joie lors du retour de retrouver certains proches mais surtout de la communication presque impossible à établir. « Ils disent qu'ils ont eu peur pour elle. … En fait, ils ont peur d'elle . Ce qu'elle a vu, entendu, ils ne veulent pas le voir, pas l'entendre ». Vous l'aurez compris, ce n'est pas un roman "qu' on aime". C'est un roman bouleversant et qui donne à réfléchir.

Pour aller plus loin : Pour ne pas oublier. C'est très important, même aujourd'hui car le passé se répète. La montée des extrêmes en ces périodes électorales prouve qu'il ne faut pas cesser de parler de ce qu'il s'est passé, même sous la forme un peu naïve d'un roman. Il faut se rappeller jusqu'où peut aller la folie des hommes pour des idéologies nationalistes. 

Lu dans le cadre du challenge : Les classiques, c'est fantastique

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