Rouge Brésil, Jean-Christophe Rufin
Résumé : Villegagnon,
chevalier de Malte, est envoyé au Brésil en 1555 pour y installer une
nouvelle France, la « France antarctique », ainsi qu'il la nomme.
Mais pour cela, il faut d'abord se rendre sur place, prendre place et
bâtir une place forte destinée à faire peur aux Portugais, déjà en
place.
Quatrième de couverture : La grande aventure des Français au Brésil est un des épisodes les plus extraordinaires et les plus méconnus de la Renaissance.
Rouge
Brésil raconte l'histoire de deux enfants, Just et Colombe, embarqués
de force dans cette expédition pour servir d'interprètes auprès des
tribus indiennes. Tout est démesuré dans cette aventure. Le cadre : la
baie sauvage de Rio, encore livrée aux jungles et aux Indiens
cannibales. Les personnages - et d'abord le chevalier de Villegagnon,
chef de cette expédition, nostalgique des croisades, pétri de culture
antique, précurseur de Cyrano ou de d'Artagnan. Les événements: le huis
clos dramatique de cette France des Tropiques est une répétition
générale, avec dix ans d'avance, des guerres de religion.
Fourmillant
de portraits, de paysages, d'action, Rouge Brésil écrit dans une langue
à l'ironie voltairienne, prend la forme d'un roman d'éducation et
d'amour.
Mais plus profondément, à travers les destins et les choix
de Just et de Colombe, ce livre met en scène deux conceptions opposées
de l'homme et de la nature. Et il fait revivre le monde disparu des
Indiens, avec sa cruauté mais aussi son sens de l'harmonie et du sacré,
le permanent appel du bonheur...
Mon avis : Croyez-le ou non, je n'avais pas entendu parler de cet ouvrage. Je cherchais celui que j'allais sélectionner pour le challenge de ce mois. Et comme par hasard, ma mère m'a offert ce roman. On peut dire que parfois le hasard fait bien les choses. Le fond historique sert bien évidemment les destinées personnelles de chacun des personnages. L'écriture, quant à elle, est celle d'un académicien. Le style est fluide et bien écrit mais les descriptions et le champ lexical qui les entoure (celui de la jungle ou des conquêtes du XVIème siècle) pourraient être ceux d'un Voltaire ou encore d'un Dumas. J'ai trouvé ce récit dépaysant et j'ai bien aimé voyager avec les personnages et découvrir cette île lointaine et ces habitants.
Mon seul regret, sans trop vous en dévoiler, c'est que le récit de la découverte du Brésil est un peu "entachée" par une intrigue secondaire. Les guerres de Religion couvant en Europe, ce climat délétère se propage jusque dans les lointaines colonies. Toutes les considérations spirituelles développées par Rufin à l'arrivée des protestants à Fort-Coligny sont très intéressantes mais semblent davantage freiner l'action que la nourrir. D'ailleurs, toute cette partie est assez prévisible.
Les héros principaux, Just et Colombe sont un peu agaçants et caricaturaux je trouve. Lui, manquant cruellement de volonté, se laissant ballotter et influencer par son chef et par les femmes, il faut attendre patiemment la page 489 (sur 594) pour qu'il se découvre enfin une volonté propre, à la grande stupéfaction du lecteu. Elle, d'abord capricieuse et servant certes de faire valoir féminin dans ce monde masculin mais qui acquiert malgré tout une position malgré son sexe et le contexte historique...
Lu dans le cadre du challenge : Les classiques, c'est fantastique
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