Celle qui fuit et celle qui reste, Elena Ferrante

Résultat de recherche d'images pour "avis celle qui fuit et celle qui reste" Résumé : Après avoir lu les tomes 1 et 2, nous poursuivons la lecture des aventures d'Elena et de Lina. Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’École normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux sœurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix.

Quatrième de couverture :  Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’École normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux sœurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix. Celle qui fuit et celle qui reste n’a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s’ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l’Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité.

Mon avis : Les filles ont grandi et malgré la naïveté apparente de la narratrice, on aborde ici des thèmes d'actualité toujours aussi sérieux : la lutte des classes, la montée d'un contexte politique particulièrement oppressant en Italie dans les années 1960... Elena a finalement réussi son ascension sociale, parallèlement à la chute de son amie. On reprend un peu le schéma de l'opus précédant ; l'écriture du roman semble tirer sa substance de leur lutte fratricide et de leur amitié indéfectible: quand elles sont trop éloignées l'une de l'autre, les péripéties romanesques deviennent mécaniques, répétitives ou sans grand intérêt. Même phénomène pour les personnages: si les hommes ont plus de relief, d'individualité, bizarrement, les autres figures féminines -Carmen, Pinuccia, Ada, Marisa, Gigliola... - perdent leurs contours et paraissent un peu interchangeables face à ces deux dévoreuses d'identité que sont Lila et Lenù.
Ce ne sont plus les trente glorieuses, mais les années de plomb : l'Italie rentre dans une sphère d'agitation politique violente. Les forces traditionnelles –le PCI d'un côté et la démocratie chrétienne de l'autre- sont, après trop de collusions et de compromis, fortement remises en question par les extrêmes : Noirs et Rouges s'affrontent dans les rues, aux portes des usines et des universités.
Les fascistes soutenus par la Mafia – la Camorra du « rione » est particulièrement virulente, incarnée dans le livre par le clan tout- puissant des Solara – et les « gauchistes » de Lotta continuà ou des Brigate Rosse auxquels se rallient communistes déçus, comme Pasquale, et intellectuels petits-bourgeois en mal d'action , comme Nadia, sèment le désordre dans les plans de carrière bien huilés, dans les institutions qu'on croyait inébranlables, dans les consciences de classe, dans les rapports entre hommes et femmes… et sèment aussi leurs morts.
Le « rione » n'est pas l'endroit où les règlements de compte sont les moins sanglants. Bruno,le patron d'usine, Gino, le fils du pharmacien, même la vieille reine du clan Solara, tous sont frappés. Pasquale et Nadia ont changé de discours et de méthodes...
Il va sans dire que nos deux amies subissent elles aussi les coups de boutoir de cette espèce de guerre civile : Lina devient une femme de pouvoir- maîtresse d'une science toute neuve qui fera bientôt des ordinateurs les rois de toute gestion industrielle et financière, et reine de coeur du plus redoutable aigrefin du Quartier. Lenù, l'intellectuelle, la prudente, perd peu à peu tout contrôle sur sa vie : ses maternités non désirées, et une passion trop longtemps refoulée qui refait brusquement irruption dans sa vie semblent devoir ébranler l'édifice de sa notabilité familiale et sociale qu'elle croyait stable.
Mais la navette qui tisse un va-et-vient entre ces vies particulières et l'histoire politique et sociale de l'Italie est celle de l'amitié : toujours interrogée, parfois réduite à un simple fil ...de téléphone, parfois transformée en un vrai câble pour sauvetage en pleine tempête. Pourtant, un goût amer laissé par le second tome se retrouve au fil de la lecture, celui du jeu du" Je t’aime, moi non plus" entre les deux héroïnes qui a perdu en chemin la saveur de l’inattendu. La déception du lecteur se fait insidieuse... 

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Pour aller plus loin : Saviez-vous qu'outre la sortie du quatrième opus, l'Enfant perdu, actuellement en cours de traduction, une série télé tirée de la saga verra bientôt le jour en Italie ? Elena Ferrante y participera. Quatre saisons sont prévues couvrant chacune un tome de la tétralogie.

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