Nana d'Emile Zola
Quatrième de couverture : Dans les dernières années du Second Empire, quand Nana joue le rôle de
Vénus au Théâtre des Variétés, son succès tient moins à son médiocre
talent d’actrice qu’à la séduction de son corps nu, voilé d’une simple
gaze. Elle aimante sur scène tous les regards comme elle attire chez
elle tous les hommes : tentatrice solaire qui use de ses charmes pour
mener une vie de luxure et de luxe, de paresse et de dépense.
Grâce à elle, c’est tout un monde que le romancier parvient à évoquer, toute une époque et tout un style de vie.
Ce neuvième volume des Rougon-Macquart est une satire cinglante des hautes sphères perverties par une fête qui ruine le peuple et détruit les valeurs.
Mon avis : Cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas lu et j'en avais gardé un excellent souvenir. Il s'agit du tome 9 du cycle des Rougon-Macquart, suite de l'Assomoir, Nana étant la fille de Gervaise et de Coupeau. Émile Zola réemploie la même formule, à savoir, nous plonger directement dans le coeur d'activité du protagoniste principal. Effectivement, le naturalisme du milieu des actrices de la fin du XIXème siècle, magistralement retranscrit par Zola est vraiment intéressant. Il décrit ici un Second Empire dominé par la folie du sexe et des femmes. L’argent se jette par portes et fenêtres pour se les payer. Il faudra attendre le milieu du roman pour que la déchéance et la misère soit remise en avant, le tout dans le sordide milieu de la prostitution, des femmes battues et le tout arrosé d'un peu d'alcool. Bref, bien que Nana soit dégoûtée des milieux aristocrates, elle se sent parfaitement à son aise dans celui de ses parents.
La
demi-mondaine, telle Nana, va chercher à tirer son épingle du jeu par
le biais de son arme la plus redoutable : son cul, celui-là même que les
hommes sont prêts à payer cher. Dans le roman de Zola,
les hommes s'agglutinent autour de Nana comme les mouches autour d'une
bouse fraîche et, sociologiquement parlant, il est tout à fait fascinant
pour le lecteur d'essayer de décoder les mécanismes psychologiques qui
poussent des bourgeois fortunés et « arrivés » à risquer leur fortune,
leur honneur et leur statut social pour brûler leurs ailes aux flammes
de l'interdit ; il est captivant de voir quelles extrémités ils peuvent
atteindre pour posséder l'antithèse de leur épouse et/ou de leur mère.
Pour toutes ces raisons, « Nana » est plus que jamais un roman social,
tel que l'a voulu et conçu son auteur qui, par le grand projet
naturaliste qu'il a porté pendant plus de vingt ans, offre ici un
magnifique témoignage de la société (notre société !) dont il était le
contemporain. Voilà pourquoi il est essentiel de se projeter à la place
d'un lecteur de 1880 pour mesurer tout le caractère précurseur, cru,
provocateur et choquant de ce roman qui fait définitivement partie de
mes tomes de prédilection.
Lu dans le cadre du challenge : Les classiques, c'est fantastique
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