Pays de neige, Yasunari Kawabata

Pays de neige par Kawabata 

Quatrième de couverture : À trois reprises, Shimamura se retire dans une petite station thermale, au coeur des montagnes, pour y vivre un amour fou en même temps qu'une purification. Chaque image a un sens, l'empire des signes se révèle à la fois net et suggéré. Le spectacle des bois d'érable à l'approche de l'automne désigne à l'homme sa propre fragilité.
"Le rideau des montagnes, à l'arrière-plan, déployait déjà les riches teintes de l'automne sous le soleil couchant, ses rousseurs et ses rouilles, devant lesquelles, pour Shimamura, cette unique touche d'un vert timide, paradoxalement, prenait la teinte même de la mort."
Yasunari Kawabata, le plus grand écrivain japonais contemporain, a obtenu le prix Nobel de littérature en 1968.

Mon avis : Pays de neige est un roman énigmatique plein d'ellipses et de non dits. C'est au lecteur de comprendre ce que les personnages n'avouent pas et d'interpréter certains passages. C'est une lecture active qui force le lecteur à aller plus loin que ce que l'auteur nous offre aux premiers abords. Le roman ne suit pas la chronologie des faits et raconte trois voyages au Pays de neige. On commence par le second en suivant Shimamura, un bourgeois oisif de Tokyo qui va retrouver Komako sa maîtresse, geisha dans une station thermale montagneuse isolée.

Si vous avez l'habitude des romans de Kawabata, vous serez un peu surpris. Les femmes sont souvent passives, ici, elles jouent un rôle essentiel. La geisha Komako entraîne le personnage principal, Shimamura, au coeur du récit. C'est par ses dialogues que le personnage dévoile sa mélancolie. Les amants se retrouvent chaque fois dans la chambre Camélia, laquelle évoque par exemple la fleur rouge hivernale mais aussi, le roman d'Alexandre Dumas fils racontant la passion fatale d'un jeune bourgeois pour une courtisane ou encore, l'opéra de Verdi (La Traviatta) dont est friand le protagoniste.

Vous l'aurez peut-être deviné, derrière ce court roman, il y a des personnages et il y a ce village, perdu dans le froid, au milieu de nulle part et qui constitue non pas un décor mais presque un personnage à part entière dans le récit. Ainsi, il s'inscrit dans la longue tradition picturale et poétique japonaise.

Lu dans le cadre du challenge : Les classiques, c'est fantastique

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