Rêveries du promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau

Rêveries du promeneur solitaire  par Rousseau 

 

Quatrième de couverture : Lorsqu'il commence à écrire les Rêveries à l'automne 1776, Rousseau est un vieil homme proche de la mort, presque pauvre, célèbre dans toute l'Europe et pourtant assuré que l'espèce humaine le rejette. II continue cependant d'écrire et les Rêveries sont à ses yeux la suite des Confessions. Mais il ne s'agit plus désormais de raconter sa vie ni de s'expliquer aux autres pour dévoiler sa vraie nature. Les souvenirs épars qui remontent maintenant à sa mémoire, c'est pour lui-même qu'il les consigne dans une prose souvent admirablement poétique.

Mon avis : J'ai trouvé que les commentaires de mon édition aidaient beaucoup à la compréhension du texte. Ils permettaient notamment de mieux comprendre le contexte de certaines pensées ou références de Rousseau. Cela aide également à passer outre le ton victimisant employé ici. Il faut souligner ici que cet ouvrage n'était pas destiné à être publié. L'auteur l'a écrit pour son propre plaisir à plus d'un titre, ce qui suppose une honnêteté de sa part vis à vis de lui-même. En effet, selon lui l'introspection mène à la connaissance de soi, de son moi profond, ce qui est un but à atteindre pour chacun. Cela est possible que dans la solitude, loin des autres, loin de l'image que l'on renvoie et loin de ce que les autres pensent de soi. Vous n'êtes pas sans savoir que Rousseau était loin d'être populaire à la fin de sa vie et d'ailleurs, cela lui était même prouvé lorsqu'une fois, un journal a annoncé sa mort et les réactions qui ont suivi. Il en était très affecté. Sa solitude intellectuelle, cette incompréhension de la part de tous, mène pour lui à une véritable solitude affective. Une certaine ambiguïté plane sur ces réflexions : Rousseau s'éloigne de la société des hommes à force d'amères désillusions et de souffrances. Il trouve enfin la paix dans l'isolement et cependant il ne hait point ses semblables. Il ne cherche pas spécialement la compagnie d'autrui mais il souffre de cet isolement. Sauf, en présence d'une population simple, loin des plaisirs futiles de la société. Il indique notamment le plaisir ressenti en présence d'enfants. C'est en effet, plutôt étonnant de la part de quelqu'un qui a abandonné tous les siens. Il se justifie par le fait qu'il aurait été un mauvais père et qu'ils sont bien mieux sans lui. 

En fait, tous les maux de l'homme viennent de la société. Vous vous souvenez de vos débats philosophiques au lycée de la nature contre la culture ? On est en plein dedans. C'est donc précisément pour éviter toute aliénation par le corps social corrompu que Rousseau coupe tout lien matériel avec la société. Sur le ton de la complainte, Rousseau définit le véritable projet du livre : "[ne] m'occuper [plus] que de moi". Il s'agit donc "d'accomplir par la rêverie une transmutation des sentiments et des passions, pour atteindre la certitude primaire d'un être dépouillé". In fine on décèle dans ce livre une finalité morale : "le compte que je ne tarderai pas à rendre de moi", car le narrateur s'achemine vers le terme de sa vie et il lui appartient de s'étudier, s'examiner pour "corriger le mal qui peut y rester".

Lu dans le cadre du challenge : Les classiques, c'est fantastique

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