Les contes de Perrault
Résumé : Tout le monde connait les célèbres contes de Perrault comme Le Petit Chaperon Rouge
par exemple. Mais, on peut observer une certaine méconnaissance du
grand public à l'égard de ses récits plutôt sombres et dont les détails
et les fins diffèrent souvent de ce que l'on pense. Paradoxalement, son
œuvre est donc une des plus célèbres et une des plus méconnues de la
littérature française.
Quatrième de couverture : Charles Perrault a fixé à jamais des histoires merveilleuses venues du fond du Moyen Âge. Ses contes ont bercé l’enfance de tous, de Louis XIV jusqu’à nous, provoquant frissons de peur et de plaisir, rêves pleins de magie et d’enchantement. Il était une fois des royaumes peuplés d’ogres et de fées, de rois et de princesses et d’enfants perdus dans des forêts pleines de loups et de sombres châteaux. Il était une fois le terrible Barbe Bleue et un Chat Botté, un nouveau-né guère plus gros qu’un pouce et une Belle endormie depuis cent ans… et bien d ‘autres trésors d’imagination, illustrés par Gustave Doré.
Mon avis : Je dois dire que j'ai été ravie d'avoir cette édition et je vous la conseille vivement. Elle est agrémenté d'un tas de commentaires et d'explications sur le contexte de l'écriture et la signification de certains éléments.
Quatrième de couverture : Charles Perrault a fixé à jamais des histoires merveilleuses venues du fond du Moyen Âge. Ses contes ont bercé l’enfance de tous, de Louis XIV jusqu’à nous, provoquant frissons de peur et de plaisir, rêves pleins de magie et d’enchantement. Il était une fois des royaumes peuplés d’ogres et de fées, de rois et de princesses et d’enfants perdus dans des forêts pleines de loups et de sombres châteaux. Il était une fois le terrible Barbe Bleue et un Chat Botté, un nouveau-né guère plus gros qu’un pouce et une Belle endormie depuis cent ans… et bien d ‘autres trésors d’imagination, illustrés par Gustave Doré.
Mon avis : Je dois dire que j'ai été ravie d'avoir cette édition et je vous la conseille vivement. Elle est agrémenté d'un tas de commentaires et d'explications sur le contexte de l'écriture et la signification de certains éléments.
A la fin du XVIIème siècle, la mode est aux fables et Perrault, inspiré par La Fontaine, en plus des caractéristiques didactiques de ses histoires (avec leur morale) introduit le merveilleux dans celles-ci. Le conte, considéré comme un genre mineur, associe prose et poésie dans la rhétorique féérique. Il reprend d'abord le modèle classique en vers avant d'y mêler prose et
poésie, puis passe à la prose seule en 1695, non sans conserver les vers
pour ses moralités, pour bien marquer le lien avec l'héritage de la
fable. En réalité, Perrault a voulu mettre par écrit une tradition orale de récit, toutes ces histoires populaires, et a su en tant qu'auteur résolument moderne (cf. la querelle des Anciens et des Modernes) donner ses lettres de noblesse à une culture populaire qui remplace les dieux de la mythologie antique par les ogres et les fées. Cependant, s'il est vrai que les contes ont joué un rôle important dans l'élaboration d'une culture nationale, on n'en est pas encore à l'étape du "folklore" des us et coutumes.
Le sujet, délibérément enfantin, fait appel aux souvenirs d'enfance des adultes et à leur imaginaire, attirant la sympathie du lecteur. Il s'inscrit aussi, comme les fables, dans un but pédagogique. Qu'on ne s'y trompe pas, les traits humoristiques ou les allusions grivoises dans La Belle aux Bois Dormant ou le Petit Chaperon Rouge sont bien destinés aux adultes.
La Préface de Perrault, présente uniquement dans l'édition de 1695, introduit les histoires déjà parues et justifie les nouvelles. En pleine Querelle des Anciens et des Modernes, celle-ci laisse aussi deviner des intentions beaucoup plus polémiques. En effet, Perrault prend résolument le parti "moderne" en définissant de nouveaux principes d'écritures. Beaucoup plus "nationaux" que grecs ou romains et surtout plus "moraux" que les premiers, ses contes révèlent ainsi un véritable caractère militant. Effectivement, le débat sur la moralité des contes le place du côté des Modernes contre les Anciens, du côté "bon chrétien" contre l'esprit "licencieux" des mondains (comme La Fontaine et ses contes "libertins" mythologiques). L'introduction du merveilleux pousse donc l'Antiquité vers la sortie.
Aussi, le conte a pour but de plaire mais également d'instruire. Pour mettre ses lecteurs/auditeurs (c'est une tradition orale avant tout, ne l'oublions pas, héritage d'un récit de grand-mère) en condition, il utilise une formule introductive, le fameux "il était une fois", qui fait entrer le conte dans un temps indéterminé. C'est la clé qui ouvre la porte d'un univers magique. Perrault l'utilise pour tous ses contes, à l'exception du Chat Botté.
Dans le domaine symbolique, on notera l'importance du chiffre 7 : la fratrie de Poucet compte 7 garçons, l'ogre à 7 filles, ses bottes sont de 7 lieues. Ce chiffre, récurrent dans les contes (les 7 nains de Blanche-Neige, etc) s'inscrit dans une longue tradition littéraire et culturelle : dans la Bible, Dieu a créé le monde en 7 jours, l'Antiquité gréco-romaine a établi la liste des 7 Merveilles à admirer, les 7 pêchés capitaux, les 7 plaies de l'Egypte, les 7 couleurs de l'arc-en-ciel...
Pour aller plus loin : Si vous ne les avez pas encore lues, je vous invite à parcourir les Fables de La Fontaine pour comparer les sources d'inspirations de Perrault et noter les différences avec son maître. L'écriture, le sens, le sujet, tout diffère et pourtant tout est similaire. Vous pourrez également lire l'ouvrage d'un auteur qui, lui, a pris parti pour les Anciens dans la Querelle.
Enfin, à l'inverse, une réécriture d'un des contes de Perrault peut être intéressante à lire. Je pense au Barbe Bleue d'Amélie Nothomb paru récemment et dont je vous reparlerai prochainement.
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