Chanson pour Lya et autres nouvelles, George R.R. Martin
Résumé : Pour
beaucoup, Martin fut découvert avec sa monumentale saga, toujours inachevée, du Trône de Fer. Pourtant l'écrivain
possédait déjà quelques cordes à son arc avant d'aller s'égarer dans les terres
de Westeros. Ce recueil de 1976, récompensé par un Nebula, le prouve
avec neufs récits (dix pour la réédition qui y ajouter « le run des
étoiles ») de taille variable et notamment pour « Chanson
pour Lya » d'ailleurs primé par le Hugo du meilleur roman court.
Quatrième de couverture : Le progrès nous a ouvert le chemin des étoiles, et plus rien ne sera
jamais comme avant. Mais tandis que l'humanité poursuit son expansion,
l'Homme reste seul face à son propre vide. Lya, télépathe envoyée sur
Ch'kéa pour enquêter sur un mystérieux culte local, est assaillie par le
doute : l'Union des esprits prônée par les Ch'kéens pourrait-elle être
la bonne réponse ? Quelque part en orbite autour de Cerbère, un individu
a quitté la Terre pour mener une vie de reclus au milieu des étoiles.
Pour combien de temps ? Manipulateur de cadavres, combattant des Forces
expéditionnaires terriennes ou collectionneur passionné, pour chacun
l'heure du choix a sonné.
Mon avis : Je ne suis pas une grande lectrice de science fiction. Néanmoins, la lecture de ces neuf nouvelles me paraissait être un bon compromis pour me lancer dans des aventures courtes. Le talent de l'écrivain doit être indiscutable pour ce format qui projette le lecteur in medias res et le tient en haleine jusqu'à la chute, généralement inattendue. J'apprécie l'écriture de George Martin qui m'a convaincue que la science fiction n'était ni forcément compliquée, ni forcément un genre littéraire réservé aux geeks assez refermé sur lui-même. Dans chacune des nouvelles du recueil, on retrouve une certaine poésie et une mélancolie pour la nature oubliée par l'avancée technologique, typique des années 1970. Toutes
ces nouvelles brillent par leur grande qualité de maitrise, leurs
dialogues ciselés, la qualité des personnages brossés et leur efficacité
indéniable qui ne néglige jamais une solide dose de suspense, indispensable pour tout bon nouvelliste. Chaque nouvelle aborde un nouveau thème transposé et fait réfléchir le lecteur sur l'humanité de façon assez ludique. Malgré des univers parfois assez techniques, il
est bel et bien question ici de parler de l'humain et de son rapport à
l'autre... Vous l'avez déjà compris, le bilan n'est pas des plus
optimiste, ce n'est jamais le cas en science-fiction. Le seul bémol serait pour moi la nouvelle qui a donné son nom au recueil, la dernière mais surtout la plus longue qui s'éternise et qui est également la plus prévisible, bien qu'elle attire à elle seule toutes les plus belles critiques.
Pour aller plus loin : Réduire George Martin à être l'auteur fantasy du Trône de Fer est très simpliste. Le succès de la série télévisée a contribué à rééditer, de manière parfois délibérément opportuniste, un certain nombre de récits que le lecteur un peu curieux aura plaisir à (re)découvrir.
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