Tenr jusqu'à l'aube, Carole Fives

Tenir jusqu'à l'aube par FivesRésumé : Une histoire comme il y en a pleins, une histoire de débrouille, à écumer les bons de réduction, à chercher conseils sur la toile, à attendre en vain le père-fantôme-déserteur, un jour qui se confond avec la nuit où aucune prière n'est entendue.
Voici l'histoire que nous livre Carole Fives.
Une mère solo s'occupe nuit et jour de son garçon de 2 ans sans ressource autre que son temps et son amour. A l'heure où la chèvre de Seguin espère tenir jusqu'à l'aube avant de se faire dévorer par le loup, cette mère espère elle aussi tenir jusqu'à l'aube avant d'être aspirée par la société. Une société du chacun pour soi, une société où le courage ne gagne aucune médaille, une société où l'on crève d'être laissé pour compte.

Quatrième de couverture : «Et l'enfant ?
Il dort, il dort.
Que peut-il faire d'autre ?»

Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté.
Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore?
On retrouve, dans ce nouveau livre, l'écriture vive et le regard aiguisé de Carole Fives, fine portraitiste de la famille contemporaine.

Mon avis : Carole Fives a écrit ce roman d'un jet, en quelques mois, avant d'entamer un long travail de ré-écriture et de dépouillement. Un roman d'une écriture vive, avec le regard aiguisé. Carole Fives est une fine portraitiste de la famille contemporaine. Elle n'y va pas par quatre chemins. C'est direct et incisif. C'est poignant aussi tant on peut s'identifier facilement au personnage principal. L'auteur raconte avec humour, lucidité, réalité , radicalité dans l'urgence , à l'aide de chapitres courts, une écriture visuelle le petit enfer quotidien d'Elle " ... Financièrement, c'est difficile. Moralement aussi. Un enfant, 24h/24, aussi mignon soit-il, ça demande une énergie folle.C'est un ouvrage vif , aiguisé, à la fois sociologique et féministe qui nous interpelle et nous fait réfléchir à propos de ces vies cassées de plus en plus fréquentes et du jugement des autres travers ces discussions d'anonymes sur les forums ou chacun donne son petit point de vue sur la détresse des autres. L'écrivaine crée une atmosphère tendue, entre culpabilité et sentiment d'injustice, et pointe avec force les fractures d'un monde qui se désolidarise des plus faibles. Et leur fait payer le prix fort.

Pour aller plus loin : Ce livre et son style m'ont donné envie de lire d'autres romans du même auteur. Carole Fives a déjà publié trois romans : Que nos vies aient l’air d’un film parfait, C’est dimanche et je n’y suis pour rien, Une femme au téléphone et un recueil de nouvelles, Quand nous serons heureux.

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